L'histoire d'Amiens commence dès l'Acheuléen comme en témoignent les vestiges archéologiques découverts au XIXè mais Jules César évoqua le site dans la "Guerre des Gaules". Les Romains fondèrent alors la ville de Samarobriva. Amiens fut dès le moyen âge célèbre pour son activité drapière qui rendit la ville prospère et réputée pour la culture de la waide une plante tinctoriale Bleue. Au XVIIIème siècle, le tissage du coton et plus particulièrement du velours de coton et du velours d'Utrecht donnèrent à Amiens un prestigieux rayonnement. Les industries textiles étaient localisées dans le vieux quartier industriel de Saint Leu...
Samarobriva est lieu-dit cité pour la première fois par Jules César dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules en 54 avant Jésus Christ. Jules Cesar, en effet y installa ses quartiers d'hiver au retour d'une expédition en Bretagne insulaire Il s'agit, à cette époque, d'un simple lieu de franchissement (Briva) de la Somme (Samara). Quelques années plus tard, une véritable ville gallo romaine se développe à cet endroit qui deviendra au 1er siècle de notre ère la deuxième ville de la Gaule Belgique par son étendue (200 ha) après Reims. Elle est traversée en diagonale par la Via Aggripa* : le tracé des actuelles rues Saint Leu, des Otages et Saint Fuscien. A la fin du IIIème siècle, elle est la cité d'une peuplade celte: les Ambiens, ce qui donnera par la suite le nom moderne d'Amiens.
* le général Aggripa a crée au Ier siècle avant Jésus Christ un réseau de routes reliant les principales villes de Gaule.
En 1113, les bourgeois d'Amiens s'élèvent contre le pouvoir tyrannique d'Enguerrand de Boves, comte d'Amiens. Cette lutte dura quatre années et fut sanglante. Avec l'appui armé de Louis VI le Gros et l'appui spirituel de l'évêque Saint Geoffroy, c'est la commune qui triompha en 1117, date à laquelle la ville obtint du roi une charte des libertés communales ainsi que le droit de construire un beffroi. Le château comtal (forteresse érigée sur l'ancien théâtre gallo-romain) fut alors détruit et, à cet emplacement, la tour du beffroi sortit de terre, abritant la cloche communale.
S'en suit au XIIIème siècle une période de stabilité. La milice communale assurant la sécurité, bourgeoisie et clergé souhaitent bien profiter de la croissance retrouvée. Amiens est devenue une grande place marchande de la région (ville drapière au même titre que Lille ou Bruges) notamment grâce au commerce de la waide (ci contre : "les marchands de waide", iconographie sur le côté sud de la Cathédrale d'Amiens). La waide est le nom picard de la guède, une plante à fleurs jaunes dont seules les feuilles ont des propriétés colorantes. Une fois broyées, les feuilles forment une pâte qui compactée puis séchée peut être utilisée pour teindre le textile en bleu. Amiens, en développant largement la culture et le commerce de la waide devient au XIIIème siècle: le pays de l'or bleu. Depuis le XIème siècle, un quartier industriel textile se développait vers le nord : le quartier Saint Leu. Les bras de la Somme et de l'Avre, au débit régulier y permirent l'installation d'une vingtaine de moulins principalement rue Saint Leu. De ces nombreux moulins qui activaient les manufactures, ne subsiste aujourd'hui le Moulin Passe Avant (ci dessus, le moulin aujourd'hui ; 186 rue Saint Leu à Amiens)
... et une Cathédrale classée aujourd'hui au Patrimoine Mondial de l'UNESCO
A l'occasion de l'arrivée des reliques de Saint Jean Baptiste dans le diocèse d'Amiens* (au retour de la quatrième croisade) et, dans un contexte économique propice, l'évêque Evrard de Fouilloy et le Chapitre lancèrent le chantier de la Cathédrale (à l'emplacement d'un édifice plus ancien). Le chantier commença en 1221 et le gros œuvre fut achevé en 1288: une construction fulgurante pour l'époque! C'est la plus vaste des cathédrales gothiques classiques du XIIIème siècle.
* le "chef" de Saint Jean Baptiste est actuellement toujours exposé dans le déambulatoire de la Cathédrale, côté nord.
Dans la nuit du 10 au 11 mars 1597, des soldats Espagnols déguisés en paysans se rendant au marché s'emparèrent de la ville. Henri IV réagit avec rapidité et détermination : 4 000 fantassins et 700 cavaliers investirent Amiens du côté nord afin de couper tout convoi provenant de l'Artois et de Doullens dont les espagnols étaient maîtres. Le souverain confia alors à l'ingénieur Errard de Bar-le-Duc le soin de reprendre la ville, ce qu'il fit en six mois (le gouverneur espagnol capitula le 25 septembre 1597). A la suite de cet épisode, Henri IV, qui avait accordé à la ville le privilège d'assurer seule sa défense face au risque espagnol, brisa la constitution municipale, imposa une garnison et, surtout, demanda à Errard de Bar-le-Duc, l'inspirateur de Vauban de construire une citadelle. Pour créer ce pentagone régulier à cinq branches, les habitations du quartier Saint-Sulpice furent rasées, y compris une église, et la population déplacée à Saint-Leu.
Au XIXème siècle, Amiens a toujours son image de ville drapière : le secteur de l'industrie textile emploie alors le tiers de la population active. L'augmentation de la population largement due à l'immigration de ruraux rend la situation du logement préoccupante particulièrement ds le quartier Saint Leu. C'est entre 1809 et 1825 que furent détruits les anciens remparts pour permettre l'urbanisation par la bourgeoisie et l'aristocratie des faubourgs sud : Henriville et le Faubourg de Noyon. C'est seulement à la fin du XIXème siècle que la mise en vente de terrains par l'armée permit l'urbanisation vers le nord : le Faubourg Saint Pierre.
Par ailleurs, Amiens est relié au réseau ferroviaire au milieu du XIXème siècle : les trains de Paris arrivent par la Gare du Nord construite en 1847. La ligne de chemin de fer est construite dans les fossés qui bordaient les remparts détruits vingt ans auparavant.
La ville se dote sous le Second Empire et la Troisième République d'infrastructures dignes d'une grande ville de province : un musée et un cirque. Le "Musée Napoléon", érigé sur ordre de l'Empereur Napoléon III est inauguré en 1867. Il prend le nom de "Musée de Picardie" en 1875. Parallèlement, un premier cirque en bois est construit en 1874. Le cirque en dur doté d'une impressionnante charpente métallique vit finalement le jour malgré son coût colossal en 1889 (ce projet a été largement soutenu par Jules Verne, membre du conseil municipal et par le maire de l'époque : Frédéric Petit). Depuis 2003, l'édifice abrite le Pôle National des Arts du Cirque.
La Picardie est une terre de passage. Tout au long de son histoire elle a connu invasions (espagnoles, bourguignonnes,...) guerres et destructions. Mais la Première Guerre Mondiale a marqué et continue de marquer la région par l’ensemble des traces laissées dans le paysage : tranchées, trous de mines, villages rasés et aussi monuments aux morts, cimetières militaires et mémoriaux.
Le circuit du souvenir où les nombreux sites mémoriaux musées et cimetières ont été remis à l’honneur laissent une grande place à l’émotion, en souvenir des dizaines de milliers de soldats morts en terre picarde loin de leur pays natal. Chaque année des centaines de milliers de touristes et de visiteurs venus du monde entier fréquentent dans la Somme les sites de la Grande Guerre. Un gage de développement de l’économie locale en respectant la solennité des lieux.
La Bataille de la Somme
Cette bataille avait pour objectif d’être la première offensive franco-britannique et de mener une offensive décisive contre le temps or elle va se révéler être un échec sans précédent tant par le nombre de blessés ou de morts, que le nombre de nationalités impliquées… Elle a fait rage autour de Thiepval, Pozières et Albert laissant 1 250 000 de blessés ou de morts
... le jour le plus sanglant de l’armée britannique.
L'Est et le Sud-Est de la Somme dans la guerre
Les villes de Montdidier, Roye et Moreuil ont été envahies par les troupes allemandes. Après les combats indécis de 1914, la ville de Roye est occupée par les allemands. En 1915 Le front est stabilisé sur une ligne située entre Montdidier et Roye. En 1915 Le front est stabilisé sur une ligne située entre Montdidier et Roye. En 1917, au moment de leur repli derrière la ligne Hindenburg (vers Saint Quentin), les allemands incendient les villes de Roye, Ham et Nesle. Elles sont de nouveau sous le feu lors de l’offensive de mars 1918 puis de la contre offensive menée par le général Foch l’été 1918. Les villes de Moreuil, et Montdidier ont été détruites à 90% sous le feu des combats franco-allemands d'août 1918.
Les nations dans la guerre
Parmi les pays engagés dans la Première Guerre Mondiale, plusieurs avaient des empires coloniaux. Trente nations au moins ont été engagées dans le conflit : britanniques, américains, terreneuviens, australiens, nouvelle zélande, indiens , chinois,... Leur engagement a été particulièrement important lors de la Bataille de la Somme.
A la fin de la guerre, les britanniques ont construit sur les lieux meurtriers des combats des mémoriaux et cimetières tandis que les français ont fait rapatrier les dépouilles de leur proches pour les ensevelir dans des cimetières proches de chez eux. C’est la raison pour laquelle ces monuments importants jalonnent le nord des zones de combat tandis que la zone française du sud de la Somme ne se remarque que par des monuments aux morts ou cimetières plus discrets
Le coquelicot
Comme en France le bleuet, le coquelicot est associé au souvenir des combats et des soldats morts lors de la Première Guerre Mondiale pour les pays du Commonwealth*. Les coquelicots fleurissent dans les champs retournés par la guerre et marquent le symbole du bain de sang de la guerre des tranchées.
Des coquelicots furent vendus pour recueillir des fonds tout d’abord pour venir en aide aux « gueules cassées » et cette tradition se poursuit.
*Royaume Uni, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande